Les personnalités célèbres

Vous trouverez dans cette rubrique les personnalités qui ont joué un rôle culturel important à Sablons :

Albert Gleizes est né le 8 décembre 1881 à Paris, il est mort le 23 juin 1953 à Saint-Rémy-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône.

Ce peintre français est considéré comme l’initiateur et théoricien du cubisme il a publié de nombreux recueils sur le cubisme.

Ses écrits

Il se marie en 1915 avec Juliette ROCHE fille du ministre Jules ROCHE, maires de Serrières et député de l’Ardèche.

En 1926, Albert Gleizes et Juliette ROCHE quittent Paris pour s’installer de façon permanente à Serrières. En 1927, Ils louent Moly-Sabata, qu’ils achèteront quelques années après.

Albert Gleizes se plaisait à travailler au contact de la nature et en compagnie d’artistes qu’il invitait à Moly Sabata, André LHOTE (1885-1962) fut le premier, mais aussi la potière Anne DANGAR (1885-1951) qui y resta toute sa vie, la tisserande Lucie DEVEYLE (1908-1956) et bien d’autres.

En savoir plus : la fondation Albert Gleizes

Fanély Revoil «enfant du pays»

Depuis son enfance, Fanély REVOIL présentait un don inné pour l’art théâtral. A l’école communale de Sablons, l’institutrice remarquait déjà son application à la diction et à « mettre le ton », l’expression, dans les «récitations». Elle faisait preuve, dans ses rédactions d’une imagination qui lui servait aussi, à inventer des saynètes qu’elle faisait jouer avec des camarades de classe dans un coin du jardin de sa grand-mère où poussait un jasmin qui servait de décor. C’est son théâtre !. Le sujet était souvent inspiré par la guerre qui occupait les pensées.

Bien plus tard, à la question : comment se terminaient tes petites pièces ? , elle répondait « je m’arrangeais pour que ce soit toujours gaiement ». Ces fins heureuses ne sont-elles pas l’apanage des opérettes, dont Fanély REVOIL dans sa carrière lyrique fut une des plus grandes interprètes … Sa voix de mezzo-soprano, très étendue lui permettait de chanter de nombreux ouvrages des grands compositeurs d’opérettes et même d’opéras.

Cette carrière, que Fanély a remplie avec gloire dans toute la France, Paris en particulier et à l’étranger, ne lui faisait pas oublier Sablons, village de ses ancêtres mariniers sur le Rhône. Elle aimait y revenir en vacances, retrouver son pays rhodanien, « le long des rives où chantent les peupliers « .

Sablons, fier d’avoir une telle vedette comme « enfant du pays « a voulu que son nom soit au fronton de la salle des fêtes qui venait d’être construite en 1954.

L’inauguration eut lieu très officiellement, Fanély avait pris en charge l’organisation de la partie théâtrale de la cérémonie qui débutait par « du pont de Sablons au pont d’Avignon », airs et danses folkloriques présentés par les jeunes gens et jeunes filles de « l’amicale laïque » dirigés par Madame COSTE. Venait ensuite « sous le signe de l’Opérette », sélection d’extraits que Fanély chantait seule ou en duo avec des artistes venus de Paris, accompagnés par un pianiste concertiste.

L’inauguration de la 1ère salle des fêtes le 25 avril 1954

Cette salle, Fanély allait alors s’en servir pour présenter aux sablonnais de beaux spectacles, pendant les quatre années qui suivirent, notamment la célèbre Périchole d’Offenbach, mise en scène par elle-même et jouée par des artistes de métier, avec la participation des jeunes de « l’Amicale » pour leur plus grand plaisir. Belle soirée pour le public de Sablons. !

Pour répondre aux besoins du village, et pour changer son emplacement, une nouvelle salle des fêtes a été construite et inaugurée le 1er décembre 1989, sous le mandat de M. Alain ANDRIEUX, avec le transfert du nom de Fanély REVOIL.

Empêchée d’y assister, elle écrivit au Maire pour le féliciter, en souhaitant «que cette salle devienne un modèle de décentralisation artistique, qu’elle soit toute bruissante de rires, de musique et de chants, de pas de danse et de bravos».

Fanély avait quitté la scène en 1958, nommée professeur d’Art Lyrique au conservatoire de Versailles puis à Paris au CNSM, chargée de la classe d’opérette et mise en scène.

A la retraite, en 1976 après avoir transmis son savoir à de nombreux jeunes artistes, elle vient se reposer dans sa maison de Sablons. Les amis, les journalistes qu’elle recevait étaient surpris par sa grâce, son charisme, sa vivacité d’esprit quand elle évoquait sa vie d’artiste. Elle fit encore plusieurs retours à Paris où la médaille de vermeil de la ville lui fut offerte solennellement pour ses 90 ans.

Enfin, toujours à Sablons, elle a rejoint « ses morts » dans le caveau de famille, le 2 février 1999.

En 2002, la commission municipale d’animation organisa une exposition sur la vie et la carrière de Fanély REVOIL, suivie d’un gala d’opérette, baptisé Automne lyrique, pour lui rendre hommage, avec de très bons artistes de la région. En raison de sa réussite, il fut décidé de pérenniser ce gala. Ce qui se réalisa les années suivantes avec un égal succès, particulièrement en 2006 pour le centenaire de la naissance de Fanély. Depuis 2007, c’est une biennale d’un niveau artistique de valeur qui attire le public.

César Geoffray, musicien, violoniste, compositeur, fondateur de la Chorale Interfédérale du Scoutisme Français et du mouvement des chorales mixtes « A Coeur Joie » est né à Lyon en 1901.

A 13 ans, il entre au Conservatoire de Lyon ou il recevra plusieurs prix. En 1920, il fonde la chorale « les Fêtes du peuple », chorale ouvrière politisée. C’est là qu’il va rencontrer Albert Gleizes lors d’une conférence sur le thème du « rôle émancipateur et dilatant de l’Art en général » en ouverture d’un de ses concerts. Il va ensuite garder le contact avec lui pendant plusieurs années puis attiré par l’idéal qu’il propose d’une communauté artistique contestataire de la société « machiniste ». Il répond à l’invitation des Gleizes. En 1930, il fait le choix avec sa femme Mido et sa fille Gilka de venir s’installer à Moly Sabata, ils seront accompagnés par Lucie Deveyle qui avait la garde de leur fille. Ils y resteront 11 ans.

Après la mort d’Anne Dangar en 1951, voyant péricliter Moly Sabata, il essayera à plusieurs occasions de revenir et d’aider les nouveaux arrivants mais sans réel résultat.

C’est pendant la période « Moly Sabatienne » qu’il va créer en 1940 la chorale du scoutisme. Puis tout va s’enchaîner très vite, il est admit en 1941, comme professeur de la classe d’harmonie au Conservatoire de Lyon. La même année, ne revenant à Moly Sabata que le week-end, il décide de quitter définitivement Sablons, il va acheter en 1942 la maison de Soucieu près de Lyon où il décédera en décembre 1972.

Il aura une vie publique importante avec en 1947, la création officielle du mouvement des chorales « A Coeur Joie »

Anne DANGAR est Australienne, d’origine irlandaise. Elle est née en 1885 dans une famille anglicane.

Après des études de peinture à Sydney à l’école d’art de Julian Ashton, elle décide en 1926 de faire un voyage en France qu’elle prépare avec son amie Grace Crowley. Elle peint 3 ans chez André Lhote, elle découvre vraiment Albert Gleizes par la lecture de ses écrits en 1928. Mais faute d’argent, elle retournera à Sydney. Elle va correspondre avec Albert Gleizes et sa femme Juliette Roche dont la famille résidait à Serrières (Ardèche).

Elle reçu d’Albert Gleizes le télégramme l’invitant à Moly Sabata. Dès lors, elle quitte sa famille, sa situation de professeur d’art plastique à l’école d’art de Sydney et son pays. Elle éprouvait une telle admiration pour les oeuvres de Gleizes qu’elle souhaitait être initiée à la technique de sa composition picturale.

Elle rejoindra Moly, le 20 mars 1930 où elle sera accueillie par le peintre Robert Pouyaud et son épouse. Elle Y restera et deviendra l’âme véritable et l’animatrice de Moly . Elle décèdera à Sablons le 4 septembre 1951 et sera enterrée dans le caveau des familles ROCHE – GLEIZES à Serrières.

C’est en accord avec la pensée de Gleizes sur l’artisanat et auprès des potiers de la région qu’elle s’initie à la poterie notamment avec M. Bert et Paquaud, potiers à Roussillon, avec qui elle travailla pendant de nombreuses années et à qui elle confiait ses œuvres pour la cuisson jusqu’à la réalisation tardive du four de Moly en 1947.

Elle apprend à tourner des objets utilitaires aux formes rustiques dont les motifs décoratifs sont variés, inventifs, traditionnellement celtiques et réalisés avec des couleurs naturelles. Sur des pièces importantes ou sur certains grands plats figurent des décors plus complexes comme des Vierges à l’enfant ou des compositions non figuratives largement inspirées par les œuvres de Gleizes.

En harmonie avec les Sablonnais, elle vivait comme eux en toute simplicité et elle était appréciée de tous. Après chaque cuisson, elle organisait une exposition de ses œuvres dans la grande salle de Moly. Elle invitait les Sablonnais et ses amis pour présenter des poteries d’usage d’une grande qualité artistique. Elle présentait ses oeuvres sur des tissages de Lucie Deveyle qui l’accompagnait dans la vie frugale et rude de cette expérience de communauté d’artistes souhaitée par Albert Gleizes. Cette ressource de revenus était complétée par l’apiculture qu’elle avait aussi apprise afin de répondre à l’idéal d’autonomie et de retour à la terre avec les soins du jardin potager. Pour suivre la voie préconisée par le maître, elle a sacrifié la peinture à la poterie nécessaire à la vie de la communauté, reportant sur cet art toute sa créativité.

Elle organisait des ateliers de dessin et de peinture destinés aux enfants de Sablons et des villages voisins qui ont marqué toute une génération de Sablonnais.

De religion Anglicane et en relation avec le père Dom Angelico Surchamp de l’abbaye de la « Pierre qui Vire » dans l’Yonne, elle se tourna vers la religion catholique à la fin de sa vie et reçu le baptême et la première communion le 3 mars 1951 dans l’église de Sablons. Très proche du père Meyer, curé de Sablons, elle réalisa des poteries sacrées pour l’église et Lucie Deveyle réalisera les chasubles « d’avant garde » selon les dessins d’Anne Dangar puis selon sa propre initiative.. Le père Meyer accompagnera Anne Dangar dans ses derniers moments.

Henri QUAGLINI, le mari d’Yvette Schaeffer a fait don à la commune en septembre 2019 d’un lot important d’œuvres d’Anne Dangar afin qu’elles ne quittent plus Sablons où elles ont été réalisées.

Parmi les œuvres remises, des poteries d’usage utilisées pour le service du restaurant coupelles, pots à eau, tasse et théières, plat à tartes etc … soit une cinquantaine de pièces.

Certaines pièces sont des pièces d’exception comme un porte-parapluie, un important vase avec motif celtique, des chandeliers au décor cubiste raffiné.

voir les fiches descriptives de la donation

Pour les deux Journées Européennes du Patrimoine 2010, la mairie de Sablons et la fondation Albert Gleizes ont organisé une exposition des poteries d’Anne Dangar intitulé « Anne Dangar et les Sablonnais », Cette rétrospective a été présentée dans la grande salle de Moly Sabata.

Pour les journées du patrimoine 2012, une nouvelle exposition était oprésentée, elle avit pour titre « Transmission Trois potières 1931-2012 », lors de cette exposition, les dessins d’enfants de 1944 ont aussi été présentés.

1943 – 1945
Travaux exécutés par les enfants de l’école de Sablons sous la Direction d’Anne Dangar en collaboration avec les instituteurs M. et R. Coste. Ces Tableaux étaient destinés à la décoration des Salles de classe de l’école communale. Le fils conducteur est  « les activités et les productions des colonies Françaises ».

Ce contenu vous a-t-il été utile ?
OuiNon