Le Rhône à Sablons

L’histoire de Sablons, village de la vallée du Rhône a toujours été très liée à son fleuve dans les moments heureux autour de la marine fluviale, des joutes, des courses  de barques ou le tourisme mais aussi dans les moments plus sombres  que sont les innondations.

Depuis l’origine, le Rhône a été considéré par les hommes comme un « chemin qui marche« , et utilisé ainsi. Il y a eu à l’époque Gallo-romaine, la fameuse Corporation des Sautes. Quelques siècles plu tard c’est le temps des Equipages, des voituriers par eau.

Ils étaient pratiquement tous originaires de la région : Vernaison, Givors, Condrieu, Sablons, Serrières, Andance. Dans ces bourgs de l’eau, on était mariniers de naissance et il eut été difficile de trouver des enfants qui ne sachent pas nager.

Ces villages étaient de véritables nids de coursiers du Rhône. Ils avaient tous des surnoms les, Les familles Cuminal avaient un si grand nombre de maîtres d’équipage qu’il fallait pour chacune de ces familles un surnom, il y avait ainsi les « Saléros » de Sablons, « Le Grand Jean« , « Le Frisé« . « Le Grand Zidore« , « Boileau » – Chez les MARTHOURET. « Le Crâne« . « Canotte« . « La Guille« , Chez les BOISSONNET « Drujon« , « Boissonnet saucisse« , Chez les METRAL « Jean la Miche« .

Une petite armée de 40 à 50 hommes vigoureux était nécessaire pour chaque Equipage qui se composait de 40 à 50 et parfois de 80 chevaux ou bœufs divisés en « coubles » chargés de tirer et de remonter ces longs convois de barques liées entre elle, par d’énormes cordages : « la maille« , « le ça d’arrière« , « le ça du milieu« .

Chaque équipage comptait le Patron, le Prouvier ou « second Patron », des mariniers, des charretiers, 2 cuisiniers, des mousses, un conducteur (pour la comptabilité et la correspondance), un ou plusieurs maréchaux (pour les soins aux bêtes), un baile (chef de charretiers), des patrons de terre (qui suivaient les chevaux),

Nous nous souvenons de la description classique de ces Equipages remontant le Rhône avec leurs robustes chevaux harnachés de courroies de toutes les couleurs, de grelots et de cuivres, de l’eau jusqu’au poitrail. remontant de lourds convois de barques dans un tintamarre de cris, d’exclamations et de claquements de fouets.

vec ces Equipages tout un folklore, toute une même manière de vivre qui s’étendait sur le Rhône : des fêtes, des habitudes, un sympathique et constant remue-ménage, des auberges toujours pleines, bruyantes, hautes en couleur, de la gaieté, de la joie exubérante, des danses et des jeux. Parmi ces jeux. il nous en reste encore un : les Joutes Nautiques. Ce noble sport qui nous vient de nos ancêtres les mariniers trouve et trouvera toujours des adeptes, Sablons mais aussi Serrières connaissent à chaque génération des Champions de France de Joutes.

Les « Equipages » avaient « régné » longtemps sur le Rhône mais comme toute chose, ils devaient avoir une fin. En 1829, on commença à voir la fin. En effet, cette année-là un bateau en bois crachant le feu fit son apparition sur le Rhône. Il eu peu de succès et reçut sa part de moqueries et de .plaisanteries. C’était le début de la fin de la traction animale.

Des compagnies, se constituèrent aussitôt après et fabriquèrent un matériel perfectionné. Ainsi 100 bateaux circulèrent sur le Rhône.

En 1844, la Société des « Grappins » arma de puissants bateaux remorquant 4, 5, 6 grandes barques chargées de 1000 tonnes de marchandises chacune. Ce furent « le ville de Lyon« , « de Beaucaire« , « d’Arles« .

Pendant 50 ans, ces bateaux trafiquèrent sur le Rhône. Evidemment les antiques Equipage ne purent soutenir la concurrence.

Puis ces bateaux furent eux-mêmes remplacer par une autre génération de bateaux : les Citernas ou les Rhodanias.

La navigation sur le Rhône stagne maintenant mais elle a un encore un avenir devant elle avec les aménagements du Rhône et du Rhin et l’aménagement de zones comme la zone industrialo portuaire de Sablons Salaise.

En 2001, le Contrat Global de Développement initié par Rhône Pluriel et relayé par la communauté de communes du Pays Roussillonnais, prenait en compte le projet d’aménagement des rives du Rhône à Sablons.

Une première esquisse était présentée aux Sablonnais lors d’une réunion publique à la salle des fêtes en mars 2001. Les remarques de la population ont été, largement prises en compte.

L’authenticité du site sera préservée avec l’emploi de matériaux naturels et la revégétalisation avec des plantes résistant aux crues.

2002 aura été l’année des études, des démarches administratives réglementaires et du cadrage du plan de financement.

Les documents reproduits ci-contre, sont les esquisses permettant d’appréhender le projet.

Le projet retenu se devait de donner satisfaction aussi bien sur le plan de la sécurité que pour l’Intérêt écologique et touristique de la promenade.

Les travaux ont commencé en septembre 2004 par la mise en place des enrochements, l’aménagement des placettes et de l’îlot avec les rampes à bateau.

La construction du chemin définitif et la mise en place des enrochements de bordure étaient opérationnelles en fin d’année malgrés un arrêt du chantier du aux eaux trop hautes.

C’est 17 000 tonnes d’enrochement qui ont été utilisées.

De mars à août 2005, les travaux se sont poursuivis avec un inauguration officielle en septembre 2005 par Monsieur Alain Andrieux maire de Sablons en présence des personnalités du département, De la région, de la communauté de communes et des habitants de la commune.

Une seconde phase de l’aménagement des quais de Sablons a alors commencé, moins spectaculaire que la première.

Elle a permis de renforcer le perré, cet ouvrage en pierre plus que centenaire, long de 1200 m et pouvant dépasser 5 m de haut qui protège le village des assauts du fleuve lors des crues du Rhône.

Une troisième phase de travaux a eu lieu en 2008 et qui s’est achevés début 2009 par la reprise de l’enrobé du quai, la mise en place de plateformes de sécurité surélevées, l’enfouillissement des câbles électriques et la pose de nouveaux lampadaires.

La signalisation verte de la vélo-route a été mise en place.

 

Dans l’histoire du Rhône, la première crue signalée date de 175 avant J.C.

On notera ensuite une crue généralisée en 346 puis 580 avec cette fois ci le Rhône et la Saône en crue en même temps.

En 868 une crue identique est à signaler. Au fils des siècles, les crues sont de mieux en mieux décrites, les hauteurs d’eau et les dégâts sont identifiés.

Le Rhône a un régime « complexe » ajoutant le régime pluvial du aux pluies océaniques apportées par la Saône toute l’année, aux pluies méditéranéennes torrentielles d’automne, au régime « nival » par l’eau de fonte des neiges au printemps. Le régime glaciaire qui fournit le niveau minimum les étés par la fonte des glaciers.

Toutes les crues importantes sont des crues d’hiver, novembre étant le mois de prédilection, mais on retrouve aussi quelques crues dues à la fonte des neiges de février à avril.

Plus prêt de nous, on signalera :

la crue du début février 1711 qui est une crue du Rhône et de la Saône qui fit de grands dégâts notamment à Lyon, inondant la place Bellecour.

La crue du début novembre 1840 produite par les crues connexes du Rhône et de la Saône mais aussi par des pluies méditerrannéennes diluviennes. Cette crue est considérée comme la crue centennale de référence. Cette crue durera tout le mois de novembre et les dégâts furent considérables : 900 maisons écroulés à Lyon et 150 à Sablons selon le curé de l’époque.

Pour Sablonsl’utilisation du pisé pour la construction des maisons est l’explication du nombre si important de destructions. C’est à cette époque que l’on voit les maisons de Sablons se reconstruire avec la généralisation des soubassements en pierre, le pisé ou le moellon de mâchefer n’étant utilisé qu’au-dessus. Nombre de maisons se sont aussi reconstruite avec des demi étages pour mettre juste hors d’eau les parties habitables.

La crue de mai 1856 fut de la même ampleur que celle de 1840, elle est la concordance exceptionnelle d’une pluviométrie très forte océanique et méditéranéenne (110 mm en 48 heures à Lyon et 150 mm dans la Drôme et l’Ardèche).

L’importance de la crue de novembre 1896 nous est parvenue par les cartes postales, elle n’a pas eu l’ampleur de celle de 1840 ou celle de 1856 mais l’on voit nettement la plaine de Sablons complètement sous les eaux.

Au XXème siècle, la crue de printemps de la mi-février 1928 est à signaler, puis en  1944, 1955, 1957 et la dernière crue avec débordement en 2002.

La question que l’on peut maintenant se poser : les aménagements fluviaux du Rhône sont-ils en mesure de régler définitivement ces débordements ?.

La réponse est bien évidemment non : le canal de dérivation permet un écoulement de 1 600 m3/s alors que le débit de la crue centennale (1840) est estimée à 6 000 m3/s à Lyon. C’est pourquoi on dit qu’en cas de crue importante les ouvrages hydrauliques s’effacent et que le fleuve doit retrouver ses casiers de débordement comme s’il n’y avait pas d’ouvrage hydraulique, c’est malheureusement le cas de Sablons. Cependant, les ouvrages hydrauliques régulent  toutes les petites crues.

Voilà pourquoi, il existe encore un Plan de Prévention des Risques Inondations (PPRI)

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